Text by Heinrich Heine (1797-1856)
Traduit en français par Joseph Massaad
Ma journée était sereine, heureuse était ma nuit. Quand je jouais à la lyre de la poésie Mon peuple jubilait toujours. Mon chant était Joie et flamme qui attisait maints beaux brasiers. Quoique mon été soit encore en floraison, J'ai cependant ramené à la grange la moisson. Et maintenant je dois quitter ce qui a rendu si chère, Si chère et si précieuse, ma vie sur cette terre! L'instrument à cordes tombe de ma main. Le verre que j'ai joyeusement pressé, hautain, Contre mes lèvres, s'est pulvérisé. Ô Seigneur! La mort est d'une si haïssable âcreté! Ô Seigneur! Que c'est agréable et doux de vivoter Dans ce nid terrestre plein de douceur et d'intimité |