Die Nordsee - Zweiter Zyklus

Epilogue

Text by Heinrich Heine (1797-1856)

Traduit en français par Joseph Massaad 

deutsch


Comme les brins de blé dans les champs,
Les pensées naissent en ondulant
Dans l'esprit humain.
Mais les fleurs, qui entre les brins,
Rouges et bleues, joyeusement poussent,
Sont, comme les pensées d'amour, si douces.

Ô fleurs rouges et bleues!
Vous êtes rejetées, inutiles par le moissonneur grincheux,
Des fléaux de bois vous brisent avec mépris,
Même le randonneur démuni,
Que votre vue réjouit et rafraîchit,
Secoue la tête, lui aussi,
Et vous appelle belle ivraie.
Mais la jeune champêtre, la vraie,
Celle qui tresse des couronnes fleuries,
Vous vénère, et dès que vous êtes cueillies,
Elle vous utilise pour décorer ses boucles, si jolies,
Et elle se dépêche, ainsi garnie,
Vers la danse, où violons et flûtes résonnent gaiement,
Ou bien vers le hêtre tranquille, où la voix de l'amant
Résonne avec un son
Encore plus charmant que flûtes et violons.